Publié le 21 mai 2013 (Mise à jour le 4 mars 2024)
La charte graphique est un outil très important qui définit précisément l’identité visuelle d’une marque ou d’une entreprise. Bien souvent mise de côté et sous-estimée, elle est cependant indispensable pour toute création pertinente et cohérente de nouveaux supports de communication.
Différents éléments peuvent être détaillés dans une charte suivant les besoins de l’entreprise. Voici une liste non exhaustive des incontournables afin de construire une charte complète et efficace.
Les principaux éléments de l’identité visuelle
1 – Le logo et sa baseline
Le logo forme avec le nom de la marque les éléments principaux de l’identité visuelle d’une organisation ou d’un produit/service.
Créé sur le long terme, il doit être défini de manière précise au sein de la charte graphique. Avec sa baseline s’il en possède une et dans ses versions traduites s’il existe en plusieurs langues. En effet, son utilisation et sa forme doivent toujours être cohérentes dans le temps et selon les supports afin de garder une stabilité visuelle et ainsi asseoir la visibilité et la notoriété de la marque.
Voici les caractéristiques qui doivent être déterminées et inscrites dans la charte graphique :
- Typographies utilisées au sein même du logo (quand il s’agit d’un logo typographique non schématique) ou dans son éventuelle baseline. Il est utile de mentionner si ces typographies sont libres de droits ou non. Afin que tout utilisateur de la charte puisse se procurer facilement les polices concernées, en toute connaissance de cause.
- Couleurs utilisées pour le logo, en précisant bien les équivalences des différents modes colorimétriques (CMJN, RVB, LAB, Pantone, # hexadécimal, etc.). Suivant les utilisations et les supports (web, print, etc.) on n’utilise pas les mêmes modes. Il faut donc prévoir les correspondances de couleur. Attention tout de même : l’équivalence parfaite n’existe pas !
- Déclinaisons colorimétriques du logo en 1 ou 2 couleurs (pour les marquages d’objets ou les télécopies par exemple) ou en niveaux de gris (pour les impressions en noir), etc.
- Règles d’utilisation du logo et de sa baseline : sa construction, les usages sur des fonds clairs / foncés / hétérogènes (photographie par exemple), la taille minimale pour une bonne visibilité, la zone d’exclusion ou espace protégé / espace de dégagement (marge autour du logo à respecter impérativement).
- Exemples d’utilisations interdites : modification de la construction du logo, changement de couleurs, agrandissement sans respect des proportions, etc.
2 – Les typographies
Cette partie doit mentionner les typographies que l’on utilise pour la rédaction de tous les supports de communication. Elles peuvent être totalement différentes de la typographie présente dans le logo. Là encore, il est utile de préciser si les typographies sont libres de droits ou non.
Prévoir des choix de substitution plus « classiques » est également un réel plus. Certaines polices ne sont pas installées sur tous les postes, d’autres ne sont pas disponibles pour certains usages (textes des clients de messagerie mail par exemple). Avec une correspondance typographique définie, les communications conservent tout de même une certaine cohérence. L’utilisation d’Arial à la place d’Helvetica est un exemple courant.
3 – Le nuancier des couleurs
Cette partie de la charte graphique référence toutes les couleurs susceptibles d’être souvent utilisées, faisant partie de l’identité de la marque / entreprise. Cela permet à chaque collaborateur et/ou prestataire de retrouver facilement les bonnes références colorimétriques. Tout en gardant ainsi une cohérence dans la création des divers supports de communication internes ou externes.
Une charte détaillée précisera également ici les équivalences CMJN, RVB, LAB, Pantone, # hexadécimal, etc. de chaque nuance, suivant les besoins de l’entreprise en termes d’utilisation et de finalité des supports.
4 – Les autres éléments identitaires
Il arrive fréquemment d’intégrer d’autres éléments de manière récurrente dans les supports de communication : une frise, des formes géométriques ou des symboles spécifiques suivant les services, etc. Si ces éléments sont répétitifs, ils peuvent faire partie intégrale de l’identité d’une marque ou d’une entreprise. Il faut donc charter leur utilisation pour garder une certaine cohérence visuelle.
La déclinaison des supports de communication
Une fois que l’on construit les principaux éléments de l’identité visuelle, il est possible de décliner toute sorte de supports de communication. La charte graphique de la marque ou de l’entreprise peut préciser les détails de la construction et de la mise en page des documents les plus récurrents. Par exemple, les supports de correspondance :
- Cartes de visite (85 x 55 mm).
- Cartes de correspondance (210 x 100 mm).
- Tête de lettre et mise en page des courriers.
- Enveloppes.
- Chemises à rabats.
- Tampon de la société.
- Signatures mails.
- Etc.
Il est possible de préciser d’autres supports dans la charte, selon la fréquence de leur utilisation dans la société, comme les fonds d’écran ou encore la signalétique extérieure des locaux et véhicules (drapeaux, vitrophanie, covering adhésif, peinture), les communiqués et dossiers de Presse, les présentations PowerPoint, etc.
Pour chaque support, il est nécessaire de détailler la mise en page : le format, les marges, les couleurs et typographies utilisées. Il sera même utile de préciser la taille du texte, l’interlignage et l’inter-lettrage, les caractéristiques des paragraphes. Pour que tout graphiste ou opérateur PAO puisse refaire le document sur demande en suivant les indications.
Les caractéristiques d’impression
Si celles-ci sont spécifiques, les caractéristiques d’impression peuvent également figurer dans la charte. Cela peut signifier l’utilisation d’une technique d’impression ou d’un papier spécial par exemple (papier de création, teinté dans la masse, recyclé ou certifié FSC, grammage particulier, etc.). Ces détails incluent les particularités du façonnage : pelliculage mat ou brillant, découpe spécifique, forme imprimée en vernis sélectif, etc.
Les choix iconographiques
Parce qu’un visuel complète l’information textuelle avec beaucoup d’impact, les images et photographies utilisées dans un support de communication quelconque peuvent valoriser ou à l’inverse desservir le sens des messages transmis.
Dans certains cas, on peut développer le principe du choix des images utilisées dans la charte. Cela permet de garder une certaine cohérence entre les différents supports. L’entreprise décrit alors la ligne directrice iconographique qu’elle souhaite suivre. Cadrage spécifique, profondeur de champ, lumière et contraste, signifiant et signifié, thèmes et contenus représentés, utilisation des images dans les supports, etc.
Cette partie peut-être l’occasion de rappeler les valeurs fortes de la société ou de la marque, mots clés que l’on reprend souvent dans les supports de communication ou que l’on évoque dans des visuels.
Conclusion
Il est primordial de penser la charte graphique comme un outil de travail à part entière. Ce document défini les « standards de l’identité visuelle » à respecter (à la manière d’un cahier des charges). Il doit permettre à n’importe quel professionnel du monde graphique de reprendre la conception des outils de communication. Une charte graphique complète permet ainsi un travail de qualité et une cohérence entre chaque support. Elle est indispensable pour l’image et la notoriété de la marque.
Il n’existe pas de véritables règles concernant la construction d’une charte. En effet, il faut choisir les différents éléments à évoquer en fonction des besoins de l’entreprise ou de la marque. Si les éléments dits « principaux » sont primordiaux (logo, couleurs, etc.), il n’est cependant pas nécessaire de charter un communiqué de presse ou un modèle d’affiche si les actions de communication via ces supports seront rares ! Nous parlons ici des outils de communication types, récurrents et déclinés dans le temps.
La conception du document « Charte graphique » intervient en phase finale de la création de l’identité de marque. Elle est donc bien souvent laissée de côté, car jugée non importante au vu des investissements financiers et temporels déjà réalisés. Cette habitude erronée demande réflexion : une charte bien conçue permettra un gain de temps et de cohérence visuelle considérable dans le futur (et un confort non négligeable pour tous les graphistes qui travailleront sur vos supports ☺) !
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